Deuxième jour : Escapade de Saint Valéry sur Somme au Crotoy par le petit train
On nous avait tant vanté cette fameuse Baie de Somme qui se voulait un peu la rivale de celle du Mont Saint Michel tout au moins pour la richesse de sa faune et de sa flore, nous nous en serions voulu de manquer à son exploration , tronçon essentiel du « Sentier des Douaniers ». Nous y retournâmes un peu plus tard, par une belle journée d’automne, cette fois, qui nous réconforta bien des déboires de notre premier séjours. Nous décidâmes cette fois à emprunter le petit train de la Baie de Somme à partir de Saint Valéry, pour revenir ensuite du Crotoy à notre point de départ par la voie cyclable qui longe le chemin de fer.
Lorigine de Saint Valéry se perd dans la nuit des temps :
Hugues Capet, en 981, passa le gué de Blanquetaque pour s’emparer des reliques de Valery de Leuconay. La ville médiévale s'est constituée vers cette époque autour du sanctuaire de Saint-
Depuis cette date, l’abbaye connut des fortunes diverses. À la fin du XVIIIe siècle, l’abbaye possédait de nombreuses terres et de vastes bâtiments. Le comte d’Artois, frère de Louis XVI, le futur Charles X, voulut transformer l’abbaye qui n’accueillait plus que neuf moines, en hôpital maritime. Il n’en eut pas le temps. À la Révolution, l’abbaye fut déclarée bien national et vendue.
Constitué de maisons étroites qui descendent vers le port, le quartier des marins de Saint-
C’est ce décor d’un petit port de pêche que connut Victor Hugo quand il arriva à Saint Valéry en 1937.
« Le port de Saint-
Au premier plan, à ma droite, j’avais le réseau noir et inextricable des mâts et des cordages. La lune, qui se couchait hier une heure après le soleil, descendait lentement vers la mer ; le ciel était blanc , la terre brune, et des morceaux de lune sautaient de vague en vague comme des boules d’or dans les mains d’un jongleur. »
Le deuxième jour 1
Le deuxième jour 2
A Saint Valéry sur Somme, Victor Hugo fréquenta le quartier du Courtgain. L’origine du mot vient de « petit salaire » et désigne le pittoresque quartier des marins, traversé par deux petites rues parallèles : la rue des Moulins et la rue des Pilotes qui se terminent non loin du Calvaire des marins et de son oratoire d’où le point de vue est superbe.
Les maisons datant de la fin du 18ème et début du 19ème, serrées les unes sur les autres, construites en briques, avec des parties en torchis, au soubassement noir, et aux couleurs chatoyantes, respectent encore la tradition séculaire des marins pêcheurs qui s’embarquaient sur les « sauterelliers » pour pêcher la crevette grise. On y célèbre chaque année la fête de la mer.
Le journal le Courrier Picard du 12 juillet 2020, on s’attachait à sa description :
«… On n’est pas au bout de nos surprises lorsque l’on commence l’ascension de cette commune pour flâner dans la cité médiévale et le quartier des marins « le Courtgain ». Il faut dire que le tourisme à Saint-
Pour s’en rendre compte, il suffit de déambuler dans les petites ruelles de l’ancien quartier des pêcheurs dit le « Courtgain » où l’on admire les petites maisons colorées qui abritaient par le passé les pêcheurs, maisonnettes dont les façades sont particulièrement fleuries ou décorées sur le thème de la pêche et de la mer. Dans les années quatre-
Aujourd’hui, la plupart de ces maisons ont été rachetées pour en faire des résidences secondaires. Pour autant, des habitants se consacrent entièrement à l’entretien des fleurs et des façades afin de préserver ce patrimoine … »
Autre activité de Saint Valéry, tout comme dans la baie du mont Saint Michel : les sauniers
Un entrepôt à sel est construit sur le quai Lejoille en 1736. Il excite la curiosité de nos jours par son allure massive appuyée par des contreforts. « Il était le plus grand et le plus vaste du Royaume » car il pouvait contenir 20000 tonnes de sel en provenance de Guérande, de Brouage, de Marennes et de la Rochelle qu’il répartissait dans les greniers de Picardie, de Champagne et de Bourgogne. Après l’abolition de la Gabelle (Taxe Royale) à la Révolution, on y stockera du charbon. La toiture est démontée en 1905. Sur sa façade, une plaque rappelle que de ce port partit en 1066 Guillaume de Normandie pour la conquête de l’Angleterre.
Le deuxième jour 3
Entrepôt à sel de Saint-
Le terminal de la gare de Saint Valéry est situé sur le quai Perrée. Le petit train de la Baie de Somme est géré de nos jour par une association qui a remarquablement documenté toute son histoire : la CFDBS. Cette documentation est le fil conducteur de notre récit sur cette liaison de Saint Valéry au Crotoy.
La genèse du réseau des Bains de Mer
1858 -
La première ligne de chemin de fer desservant la Baie de Somme fut celle d’Amiens à Boulogne ouverte en 1848. A cette époque, les flots longeaient la voie ferrée à marée haute entre Port-
Très rapidement vint l’idée de créer un embranchement de Noyelles à Saint Valery sur Somme pour desservir le port dont l’activité était encore considérable et, sans doute, pour concurrencer le Canal de la Somme, terminé une vingtaine d’années plus tôt. L’idée de rejoindre Le Crotoy, soutenue par Abbeville et présentant l’avantage de ne pas couper la baie, ne fut pas retenue. La desserte de Saint Valery, proposée par la Compagnie du Nord et soutenue par Amiens, fut définitivement adoptée en 1853.
Nous attendîmes le train qui se forma à proximité de l’ancienne gare de Saint Valéry Ville consistant en une halte sans marchandises destinées surtut aux touristes. Le convoi se forma lorsqu’une antique E 332 toute fumante dans sa splendeur vint s’atteler à un convoi de quatre voitures toutes en bois de type BF32. A cet époque de l’année, le train n’était pas plein et nous pûmes l’explorer tout à loisir. J’avais pour ma part connu les trains à vapeur encore en usage sur la ligne Paris Granville à la jonction des années 50 et 60. Mes parents se déplaçaient exclusivement en train. Bien souvent nous attrapions dans l’œil des escarbilles de charbon à se pencher par les fenêtres ouvertes …
Au risque d’accélérer l’envasement de la Baie étant certainement sous-
Le deuxième jour 4
L’embranchement de Noyelles à Saint-
L’autorisation de prolonger la ligne jusqu’au port fut accordée en 1859. Un pont tournant permettait le franchissement de la passe navigable. Des chevaux assuraient la traction des wagons de marchandises à cause de la courbe de 50 m de rayon située au pied de la falaise morte. Les voies furent installées sur le quai en 1863.
Le nombre de trains de voyageurs était important, des correspondances étant assurées à Noyelles avec tous les trains de la ligne Paris-
L’estacade à Noyelles-
Le convoi finit par s’ébranler. Infiniment lentement il glissa jusqu’à la station centrale de Saint-
Le deuxième jour 5
Gare de Noyelles.
1846-
Par le décret du 17 octobre 1854 : La Compagnie des chemins de fer du Nord obtient l'autorisation de construire une ligne de chemin de fer à voie normale de Noyelles à Saint-
Le 5 juin 1858, un embranchement est réalisé sur une longueur de 5 585 m et est prolongé par une voie en impasse de 1 490 m afin de desservir le port de Saint-
1882 -
Le département de la Somme fit preuve d’une grande sagesse en créant un réseau homogène, aux caractéristiques techniques identiques, concédé en 1882 à la Société Générale des Chemins de Fer Economiques (SE), entreprise importante liée à la Compagnie du Nord.
L’étude de trois groupes de lignes commença alors :
• Le groupe d’Albert, où se situait l’atelier central du réseau : Albert – Doullens, Albert – Montdidier – Rollot, Albert – Péronne – Ham et Offoy – Ercheu.
• Le groupe d’Amiens avec l’unique ligne Amiens Saint Roch – Beaucamps le Vieux – Aumale.
• Le groupe des Bains de Mer : Noyelles – Le Crotoy, Saint Valery – Cayeux, Abbeville – Dompierre et Noyelles – Forest l’Abbaye.
Entre Noyelles et Saint-
La gare de Noyelles est la station principale de la ligne. Notre convoi y fit halte un petit quart d’heure.
Les gares principales (Le Crotoy, Cayeux) étaient conçue avec lelogement du chef de gare à l’étage et une halle aux marchandises accolée.
Le deuxième jour 6
Cette gare servait manifestement à l’association pour y stocker et entretenir toute une collection de matériel ferroviaire tout à fait vénérable :
Le matériel
► Les locomotives étaient de type 031 T, construites par la Compagnie du Nord dans ses ateliers de La Chapelle ou par la Société Alsacienne de Constructions Mécaniques (SACM) à Belfort. Les machines n° 3519 à 3523 étaient équipées d’un double système de tamponnement leur permettant aussi de tracter les wagons à voie normale sur la section à quatre files de rails entre Noyelles et Saint-
► Les voitures de voyageurs étaient à bogies, avec une caisse en bois verni et un accès par les plates-
► Les wagons de marchandises étaient de trois types : plat, tombereau et couvert, certains disposant d’une vigie pour le serre-
Mon frère collectionnait amoureusement les éléments constitutifs d’un train électrique miniature. C’était avant les circuits 24 ou autre Scalextric, circuits de bolides électriques miniatures réservés alors à une élite plus fortunée. Chaque année, pour Noël, mon généreux grand-
Pour revenir à notre récit :
Les lignes d’Abbeville à Dompierre et de Noyelles à Forest-
Le deuxième jour 7
► Le trafic des voyageurs était d’abord constitué des habitants de la Baie ou du Ponthieu qui se rendaient à Abbeville, surtout pour le marché, ou à Amiens. Dans l’autre sens, venant de Paris ou du Nord de la France, les touristes descendaient très nombreux à Noyelles pour continuer vers les stations balnéaires de la Baie de Somme qui connurent un essor rapide grâce au chemin de fer. Souvent, les épouses et les enfants séjournaient tout l’été tandis que les maris les rejoignaient pour la fin de semaine. Malicieusement, le train qui ramenait ces derniers vers la Côte était surnommé « le train des cocus ».
► Le trafic des marchandises était florissant. A Cayeux, des voies légères de 60 cm d’écartement permettaient de transporter les galets depuis la plage jusqu’à la gare. Des chevaux assuraient la traction des wagonnets dont les bennes étaient basculées en haut des estacades pour remplir par gravité les tombereaux à voie métrique. Des conteneurs en forme de tour servaient au transport de la poudre de galets ou cristobalite.
Les betteraves étaient collectées dans les gares puis acheminées jusqu’aux râperies dans les tombereaux de la SE dont le déchargement s’effectuait grâce à des jets d’eau. Des tuyaux conduisaient ensuite le jus de betteraves de Crécy à la sucrerie d’Abbeville et de Lanchères à celle de Beauchamps. Des locomotives étaient utilisées pour les manœuvres, l’une d’entre elles « La SCARPE » est dans nos ateliers en attente de restauration.
La chicorée était chargée sur des embranchements particuliers à Cayeux et Lanchères à destination de la cossetterie située à Saint-
Plus d’un demi-
Locomotives : 351 352
Cet engin, ainsi que son frère jumeau le N° 352, a été construit en 1951 par les Ateliers des Voies Ferrées d’Intérêt Local (VFIL) à Lumbres (Pas-
En
A la fermeture définitive de la totalité des lignes du Réseau au trafic commercial, en 1972, le CFBS parvient à préserver les deux locotracteurs. C'est le début d'une nouvelle vie pour ces engins, qui ne cesseront donc jamais de circuler.
Conçu pour le service de ligne, le 351 est surtout utilisé entre St Valery et Cayeux, pendant les mois d’été. L’engin assure également les dédoublements de trains réguliers en période de forte affluence et peut remplacer en cas de besoin une locomotive à vapeur défaillante.
Le deuxième jour 8
Quelques caractéristiques techniques :
-
-
-
-
-
-
-
E332
Cette locomotive fait partie d’une série de 25 machines construite en 1904 et 1909 pour le Réseau Breton, vaste ensemble de lignes à voie métrique qui desservait toute la Bretagne intérieure. Aptes à rouler jusqu’à 55km/h grâce à leurs grandes roues de 1.23m de diamètre, elles assuraient essentiellement les services mixtes (trains marchandises-
Après la fermeture du Réseau breton en 1967, la E 332 est d’abord préservée par le chemin de fer-
101
La locomotive N° 101, de type 030 T (3 essieux moteurs, pas d’essieux porteurs), a été construite en 1905 à Lyon par la société Pinguely, pour les Chemins de fer départementaux du Morbihan. En 1947, cette machine et l’une de ses sœurs sont vendues aux Forges de Gueugnon (Saône et Loire), où elles assurent les manœuvres de ce site industriel jusqu’en 1974. Les 2 locomotives sont ensuite achetées par la Fédération des Amis des Chemins de fer Secondaires (F.A.C.S.), et la 101 est confiée au CFBS.
Arrivée en Baie de Somme en avril 1975, la machine assure le premier train de la saison, puis participe pendant de nombreuses années aux circulations. Elle fait une apparition dans le film de Claude Chabrol « Le Cheval d’Orgueil », sorti en 1980.
Parvenue en 1996 aux limites d'usure admissible, la 101 est alors remisée à l’abri, dans l’attente de sa restauration. La machine ayant été classée Monument Historique, les travaux de restauration sont entrepris à partir de 2009. Equipée d’une chaudière neuve, elle est officiellement remise en service pour la Fête de la Vapeur 2013. (Classée Monument Historique )
Le deuxième jour 9
Quelques caractéristiques techniques :
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
Les voitures
BF32
Provenance ex-
Elles ont été acquises par le CFBS en 1984. D’une longueur de 13, 950 mètres, elles offrent 64 places. Elles sont dotées de plateformes d’extrémités ouvertes.
En 2004, pour faire face à l’importante croissance de la fréquentation de notre réseau, le CFBS a acheté un lot de 6 voitures au chemin de fer du Berner Oberland Bahn (BOB) dans le canton de Berne, profitant de la modernisation de ce réseau qui se séparait des ultimes voitures, en Suisse, dotées de plateformes d’extrémités ouvertes si prisées des voyageurs.
Voitures à Essieux (Les voitures suisses)
BDf 201 et Bf 204
Provenance ex-
Construction Schlieren de 1911
Elles sont arrivées au CFBS en 1978.
La BDf 201 offre 24 places et elle a été modifiée et équipée d’une plateforme élévatrice pour recevoir des PMR en fauteuil.
La Bf 204 offre 40 places.
Elles sont dotées de plateformes d’extrémités ouvertes sauf la 201 avec une seule plateforme côté opposé au compartiment fourgon.
Le deuxième jour 10
Voitures Bf 22 et Bf 27, BDf 26
Provenance ex-
Construction SIG Neuhausen de 1893
Elles furent modifiées et requalifiées en 1907 puis en 1924.
Elles sont arrivées au CFBS en 1982.
La Bf 27 était dotée à l’origine d’un fourgon, supprimé par le CFBS pour augmenter le nombre de places. 40 places sont disponibles dans les Bf 22 et 27 ; 24 places dans la BDf 26.
Elles sont dotées de plateformes d’extrémités ouvertes.
Evidemment, nous aurions bien circulé sur les anciennes estacades qui franchissaient la baie sur un pont de 1300 m, façon Buster Keaton dans « Le mécano de la générale », mais c’était trop tard :
Au début du XXème siècle, l’estacade en bois de 1300 mètres de long qui permettait à la ligne en quatre files de rails de Noyelles à Saint-
En 1907, la décision fut prise de remblayer l’estacade plutôt que de la rénover. Les travaux s’achevèrent en 1911 permettant la récupération de vastes terrains et la construction de la route en 1912.
En isolant de la mer tout le fond de la Baie et en réduisant considérablement l’effet de chasse, l’édification de cette digue accéléra encore le phénomène naturel d’envasement de l’estuaire.
Cette ligne de chemin de fer avait connu ses lettres de noblesse et même ses moments de bravoure :
En août 1914, des réfugiés belges et français fuyant les zones de combat trouvèrent refuge à Saint-
En 1915, les Britanniques utilisèrent le port de Saint-
En 1918, Abbeville et Amiens passant sous le feu de l’ennemi, l'armée réalisa en 100 jours une ligne de chemin de fer stratégique dite ligne des 100 jours destinée à permettre les acheminements de militaires et de matériels de guerre afin de connecter, loin du feu ennemi, les lignes d'Abancourt à Amiens et de Boulogne-
Elle ne servit presque pas car, à son achèvement en août 1918, le Front s’était éloigné d’Amiens et la grande offensive victorieuse des Alliés avait déjà commencé. Elle fut déposée en 1919.
Le deuxième jour 11
A partir de 1937, le diesel remplaça la vapeur . On mit en service des autorails de Dion-
Nous arrivâmes au Crotoy où la gare avait été conservé à l’identique. Sur le quai, je reconnus le même charriot à bras où les agents SNCF déchargeaient les bagages lourds accompagnés et le me souvins que mes parents ne partaient jamais en vacances sans emportait en « bagages accompagnés »leurs deux vélomoteurs ‘Vélosolex » qui leur permettait de gagner leur tennis de location dans un petit village à l’intérieur des terres, meilleur marché quel le tennis-
Au mur de la salle d’attente les inévitables photos touristiques qui déclinaient, en noir et blanc, la prodigieuse multitude des paysages français « inoubliables »que je déchiffrais à longueur de trajet juché sur la banquette du compartiment. A la vue de la porte de la salle d’attente qui s’ouvrait sur le quai, il me revint une anecdote de voyage que je croyais enfouie au plus profond de ma mémoire d’enfant. C’était une petit gare perdue au fond de la forêt vosgienne où sur un petit quai ensoleillé toute la famille attendait l’omnibus. Un envie pressante me prit soudain. Ma mère passablement excédée m’indiqua les toilettes de la gare tout au bout de la plate-
Quand à bout de souffle’ je grimpais dans la voiture, jamais je n’osai narrer ma mésaventur, tout honteux d’abandonner à un chef de gare perplexe des WC « fermés de l’intérieur ». A huit ans on se fait du monde une montagne ….
Nous ne nous attardâmes pas au Crotoy.
Le deuxième jour 12
Le retour à Saint Valéry, à pied, sur la voie verte, fut une bienfaisante promenade champêtre à travers les prairies marécageuses de la baie qui longeaient le remblai. Ponctuellement, on entendait ici et là le sifflet strident des petites locomotives qui assuraient la rotation sur la ligne pour satisfaire la curiosité de tous les touristes. Au loin, l’ancienne Villa le Souvenir construite à la fin du 19ème siécle,devenue depuis quelque temps le restaurant « Les Tourelles », affichait fièrement ses deux tours dominant la plage du Crotoy sous le soleil qui déclinait .
Parfois même nous croisions un convoi de wagons bondés, joyeusement salués par le chauffeur et les passagers. Ainsi de spectateurs d’un paysage qui défilait nous devenions la chambre obscure qui filmait le convoi: champs, contrechamps. Le mouvement et la vitesse du temps avaient changé. Nous traversâmes le pont sur la Somme proche de la base nautique. En fin d’après-
Ce jour là, la Baie de Somme avait revêtu pour nous son costume des beaux jours, justifiant sa réputation de pays de l’or vert et du trésor de Salicorne. ..