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Huitième jour : Honfleur
Nous étions parvenus la veille assez tôt dans la cité la plus pittoresque du Calvados. C’était donc aussi la plus touristique. La chambre où nous allions passer la nuit était située au bout d’un jardin dans une minuscule maisonnette qui s’apparentait plus à un pavillon de jardin qu’à une chambre d’hôte digne de ce nom. Dans un prolongement bricolé, on avait installé un mini-
Une ferme de Beauté au passé artistique prestigieux !
Dans cette belle ferme auberge, construite au XVII ème siècle, un vent de nouveauté s’est un jour levé. Vers 1840, de nombreux jeunes artistes ont séjourné dans ces murs vénérables, et grâce au bon accueil de la Mère Toutain, qui occupait les lieux à cette époque-
Panorama privilégié : l’Estuaire de la Seine… Le fleuve immense et magnifique, la mer et ses horizons changeants, l’atmosphère constamment vaporeuse, prisme où baignent les clartés mouvantes, les couleurs décomposées, les nuages qui roulent dans l’azur limpide ou les gris tantôt doux, tantôt plombés, toujours improbables. Soudaines bourrasques, ruissellement d’averses lumineuses, de coulées diaprées de rayons jaunes et ocres… Merveille de ces tableaux changeants, que voulurent s’approprier nos jeunes petits peintres, aujourd’hui plus que jamais chéris des arts. L’air, l’eau, la lumière … Instants magiques.
Ces enfants de la lumière se rencontrèrent et se côtoyèrent, pour le plus grand bonheur de tous, à La Ferme Saint Siméon, où la bonne Mère Toutain, dès 1825, ne savait que faire pour leur être agréable, les gâter et les régaler d’abondance , de toutes les délicieuses recettes dont elle avait le secret, et qui firent la réputation de sa table normande.
Ainsi, la petite troupe de ces peintres en mal de nature, tous obnubilés par la mer et ses ciels, se regroupèrent dans cette auberge accueillante en tous points.
On pense à Boudin, Jongkind, Corot, Courbet, Bazille, Monet, et tant d’autres talents que l’on ne compte plus, Daubigny, Dubourg, Isabey, Lebourg, Troyon.. On n’en finirait pas ! Tous, heureux et bien nourris, désaltérés de cidre goûteux et autres calvados pleinement fruités, se mirent à produire quantité d’œuvres, toutes plus belles les unes que les autres.. Une ample production que l’on retrouve aujourd’hui encore dans nos plus beaux musées de France (Orsay, Musée Eugène Boudin, Musée Malraux), ou à l’occasion de quelques successions, dans les grandes salles de ventes.
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C’est d’abord une place forte fragile : Du point de vue historique, le tournant d’Honfleur intervient dans les années 1360-
Honfleur s’ouvre alors sur le monde : On peine à s’imaginer que très tôt, ce port aujourd’hui modeste a fréquenté le monde entier. Dès la fin du Moyen Âge, en 1483, le Grec Georges Bissipat conduit une expédition militaire vers l’archipel du Cap-
Cette orientation commerciale et halieutique s’affirme sous le règne de Louis XIV au détriment de la fonction militaire. Vers 1660-
Le commerce triangulaire et la traite négrière : Ces aménagements s’imposent d’autant plus que les Honfleurais doivent soutenir la concurrence du Havre, fondé en 1517 « de l’autre côté de l’eau ». Malgré cette proximité envahissante, la ville prospère. Libérés du corset défensif, s’étendent les deux faubourgs : Sainte-
La récession et le renouveau touristique : vers 1793.
Ce commerce colonial, très lucratif pour ses habitants, s’effondre après l’interdiction de la traite négrière puis de l’esclavage. Au XIXe siècle, Honfleur entame une période de stagnation, à l’image de sa démographie.
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Si elle s’étend en superficie, la ville ne grossit plus si bien que, de nos jours, elle compte moins d’habitants qu’au temps de la Révolution française (7 676 au dernier recensement en 2014 contre 9 500 en 1793).
Les Honfleurais, si habiles à tracer leur route sur les flots mouvementés de l’Atlantique, n’arrivent pas à trouver les nouveaux chemins de la prospérité. La faute probablement au puissant voisin havrais, qui aspire toutes les activités économiques. La faute aussi à l’ensablement du port : la Seine s’est éloignée de la ville qui a dû lui courir après. Mais le destin ne s’est pas trop acharné sur cette cité maritime. En témoignent les bombardements anglo-
Source Journal Actu.fr du 18 juin 2017
Respectant un rituel local, nous fîmes d’abord le tour du bassin du vieux Honfleur qui à lui seul mérite tous les superlatifs :
Le Havre de l’Enclos fut dénommé ensuite havre neuf jusqu’à la construction du Bassin du Centre. Il devint ensuite bassin de l’Ouest ou Vieux Bassin. L’ingénieur des Ponts et Chaussées écrivit en 1875 dans sa notice sur le port de Honfleur : « Dans l’intérieur de l’enceinte fortifiée se trouvait le port, consistant en un havre d’échouage de 120 mètres de longueur et de 50 mètres de largeur, qui communiquait avec la mer par un pertuis, large de 15 à 20 mètres au plus et situé à peu près sur l’emplacement de l’écluse du bassin de l’Ouest. Ce havre d’échouage, au fond duquel l’eau de la retenue débouchait au moyen d’écluses situées auprès de l’emplacement occupé aujourd’hui par la Petite Poissonnerie, était bordé, du côté de l’ouest, par un quai étroit et par des maisons ; au-
Deux tours dominaient et défendaient l’entrée du port intérieur. C’est dans ce bassin si petit, qui offrait à peine une surface égale à la moitié du plus petit des bassins actuels, que les marins honfleurais armaient leurs navires, en assez grand nombre à la fois, pour Terre-
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Les autres ouvrages du vieux bassin ou bassin de l’ouest furent reconstruits successivement depuis 1684 ; ainsi le mur du quai Sainte Catherine a été refait en 1791 – 1794 ; le mur du quai Saint Etienne de 1811 à 1813, époque où la démolition de l’ancien mur, datant d’avant le règne de Louis XIV, fut jugée indispensable. Cet ancien mur, dont il restait des vestiges sous les remblais du quai Saint Etienne, était à deux ou trois mètres en arrière du mur du quai par lequel il a été remplacé. Il put abriter dès 1668 des vaisseaux de 3 à 400 tonneaux. Au XVIIIème siècle, on réserva le Vieux Bassins aux caboteurs et aux armements pour la pêche.
Après la Seconde Guerre Mondiale, le Vieux Bassin se retrouva totalement envasé. De grandes manifestations furent organisées par le Comité des Fêtes en 1947 pour alerter l’opinion sur ce l’état dans lequel se trouvait le Vieux Bassin. Le rétablissement des écluses du bassin de l’Est en 1948 eut pour heureuse conséquence d’enlever un peu de vase du Vieux Bassin. En 1977, d’autres aménagement des parapets du Vieux Bassins permirent d’améliorer l’accès des touristes. Ce Vieux Bassin de Honfleur accueille aujourd’hui encore de nombreux navires de plaisance…
Source Ville de Honfleur.
Dans l’air laiteux de cette fin d’après midi, la surface lisse des aux du port reflétaient les constructions tout autour comme un miroir. On aurait dit la reconstruction minutieuse d’un décor d’époque avec la précision horlogère d’un film de Tim Burton. L’image même de la ville recomposée dans le bassin paraissait plus colorée que celle d’origine. Il nous parut que le bassin lui-
L’ensemble formé par le Vieux Bassin, les pittoresques maisons du quai Sainte-
D’un côté du Vieux Bassin, sur le quai Sainte-
A l’extrémité du Vieux Bassin se dresse la Lieutenance, ainsi appelée parce que ce monument servait à partir du XVIIème siècle de logis au Lieutenant du Roi. C’est le seul vestige important des fortifications de la ville, remanié au cours des siècles, surtout au XVIème et XVIIème siècles. Aussi est-
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Cependant, en y regardant de près, on distingue encore des deux côtés des traces d’arrachement des anciens remparts, qui partaient de la Lieutenance pour entourer la ville forte. Ces remparts coupaient le Vieux Bassin actuel, qui était à l’origine beaucoup moins large. Source Ville de Honfleur
En remontant la nuit vers la rue Varin, nous longeâmes le musée Eugène Boudin. Il est installé dans l’ancienne chapelle du couvent des Ursulines. Le peintre, dont le père était marin de commerce, natif de Honfleur (1824), commença assez tardivement sa carrière de peintre (1846). En 1859, Boudin exposa pour la première fois au salon annuel organisé par l’Académie des Beaux-
Nos pas résonnaient dans la rue : le compositeur et pianiste Erik Satie, était né ici-
Nous repartîmes ce matin-
L’Hôtel de Ville (images 4 et 46)
La reconstruction d’un premier édifice communal était envisagée dès la fin de l'Ancien Régime du fait de l'état de l'édifice mais dans les faits cette reconstruction ne peut avoir lieu du fait des événements de la Révolution française. Les plans furent créés par l'architecte Fontaine en 1830 et la première pierre posée en 1832. Les travaux se terminèrent en 1837 sous la Monarchie de Juillet.L’église Saint Etienne sur le Vieux Bassin (images 7, 52, 57)
L’église Saint Etienne sur le Vieux Bassin (images 7, 52, 57)
Autrefois dénommée Saint Etienne des Près. Cette église située avant 1369 entre les rues des Près et Foulerie aurait été construite au XIème siècle. En effet, un acte de 1055 environ indique que l’église Saint Etienne fut donnée par Robert BERTRAN à l’abbaye Saint Ouen de Rouen.
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Des fragments de bénitiers furent d’ailleurs découverts au XIXème siècle rue des Près. L’église ou moustier Saint Etienne fut sous toute vraisemblance en ruine vers le milieu du XIVème siècle. L’église est transportée vers 1369 dans l’Enclos, sur un terrain appartenant à Philippe BETRAN, dame de Roncheville. Cette pièce de terre appartenait à la famille BERTRAN depuis 1369, comme l’ayant reçu du Roi ; elle appartenait auparavant à Jean NOQUERON.
Elle se trouve désormais sur le Quai qui porte son nom. L’église Saint Etienne est donc reconstruite vers 1369. Un acte du mois d’août 1399 indique que Charles, roi de France a donné aux paroissiens une place de terre dedans la forteresse de la ville de Honfleur, pièce de terre ayant cent pieds de long sur trente pieds de large, pour faire édifier l’église de la dite paroisse remplaçant celle située hors de la forteresse et qui avaient été détruite par les ennemis du Royaume. L’église Saint Etienne est agrandie en 1432 par les troupes d’occupation anglaise. L’église Saint Etienne avait outre un autel principal, un autel dédié à Notre Dame et un autre à Saint Etienne et un orgue dès le XVIème siècle. Il n’y avait pas de sacristie, un espace réservé derrière l’autel du chœur en tenait lieu. C’est dans cette église que se trouvaient les bancs du gouverneur et du lieutenant du roi…
L’église Saint Etienne est désaffectée en 1791 et nommée le 11 ventôse An II « Garnitures pour la marine », elle devient bourse de commerce et entrepôt des douanes en 1816. Par arrêté préfectoral du 22 juin 1808, la commune est autorisée à détruire le clocher de l’église en raison de sa vétusté. En 1899, la voûte est refaite, le clocher reconstruit et l’entrée vers le quai ouverte. L’église Saint Etienne est transformée après la Révolution en magasin de cordage puis devient en 1797 salle de spectacle.
Elle abrite de 1809 à 1897 l’entrepôt réel et de 1809 à 1832 la bourse de commerce et depuis 1897 un musée aujourd’hui essentiellement consacré à la marine… Source Ville de Honfleur
L’Enclos, au cœur de la cité fortifiée (images 50, 51, 52)
Au XIVème siècle, pour faire face à l’invasion anglaise, la ville se protégea derrière des fortifications surplombant des fossés profonds qui l’isolaient comme une île, ce qui valut l’appellation d’enclos à ce quartier. De nos jours il correspond au secteur comprenant l’Hôtel de Ville, les Greniers à Sel et la Rue de la Ville. Deux faubourgs s’étendaient de part et d’autre patronnés par les églises Sainte-
De nos jours subsistent dans l’ancien chemin du roi rebaptisé rue de la Ville, artère principale de l’Enclos, deux des trois Greniers à Sel édifiés en 1670. La plupart des pierres ayant servi à leur construction proviennent des anciens remparts de la ville.
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Leurs charpentes en chêne est le fruit du travail des charpentiers de marine de l’époque. Ces greniers permettaient d’entreposer 10000 tonnes de sel pour la gabelle (impôt spécifique sur cette denrée), sel destiné aux campagnes de pêche à la morue sur les bancs de Terre Neuve.
Les deux Greniers à Sel sont classés « Monuments Historiques » depuis 1916, propriété de la ville depuis 1952 et restaurés dans les années 1970. Autrefois au nombre de trois, le dernier grenier, édifié en 1699, a brûlé en 1892. Les greniers à sel constituaient l’un des plus grands magasins à sel ouverts en Normandie
Le carrousel de Honfleur (images 4, 20 et 21)
Placé devant la mairie de Honfleur, le carrousel fait désormais partie du paysage. Il est une copie des manèges des années 1900, composés de chevaux de bois. Son propriétaire est Gilles Campion, neveu de l’homme d’affaires Marcel Campion, connu pour avoir fait fortune dans le milieu de la fête foraine. En 1995, Gilles Campion construit son carrousel qui n’a rien à voir avec un manège de fête foraine. Selon lui, Honfleur est la ville idéale pour l’accueillir. « Le carrousel est présent à Honfleur d’avril à octobre, jusqu’à la Fête de la crevette. Il annonce, en quelque sorte, les beaux jours. Ce manège est destiné à toute la famille. Les parents peuvent accompagner leurs enfants sans aucun problème. »
Source Journal Local
Lieutenance (Images 13,17, 19, 45)
La Lieutenance est un des vestiges des fortifications qui furent élevées au XIVème siècle par le roi Charles V. Ces bâtiments qui surmontent la porte de Caen ont été affectés au lieutenant du Roi de 1684 à la Révolution d’où son nom. La lieutenance, telle que l’on peut la voir aujourd’hui est le résultat de nombreux remaniements au cours des siècles.
Deux édifices sont à distinguer dans la Lieutenance : le soubassement, en pierre, construit autour d’un couloir, est ce qui reste de l’enceinte. Au-
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La Lieutenance a été cédée par le duc d’Orléans à la ville de Honfleur le 6 août 1785. En 1790, la Ville a loué la Lieutenance au sieur MANNEVILLE par adjudication pour 1000 livres.
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La Ville de Honfleur la loue ensuite à la Douane, puis au Tribunal de Commerce qui y est resté jusqu’à son transfert dans les locaux de l’actuelle mairie. Les Ponts et Chaussées s’y installent vers 1808. En 1860, des travaux de restauration sont entrepris par l’ingénieur ARNOUX. En 1863 fut encastrée dans chacune des deux tourelles une pierre portant les armes de la Ville. La capitainerie du port s’y installe en 1974. Des travaux de restauration ont également lieu en 1988. Source Ville de Honfleur
Après le port nous retournâmes vers la rue des Lingots. Droit come un i se dressait le clocher Sainte Catherine.
Le clocher Sainte Catherine ( image 34 – 36)
En regard du portail de l’église Sainte Catherine s’élève un clocher carré en charpente, revêtu d’essente formant des dessins et surmonté d’une pyramide octogone en essente, dont la base quadrangulaire est en forme de doucine. Ce clocher, entièrement détaché de l’église, rappelle, sinon par sa forme, du moins par sa position certains campaniles italiens. Il s’appuie sur un soubassement en pierre qui ressemble à un petit édifice dont la face principale est percée d’une jolie porte, surmontée d’une ogive en accolade. Les pièces de bois, recouvertes d’ardoises, qui le relient à ce soubassement sont placées sur les angles comme les étais d’une maison et s’appuient sur le toit qui le surmonte. La face principale est décorée au milieu d’un cadran qui n’a jamais du marquer l’heure. » Les aiguilles de l’horloge du clocher furent posées avant 1907 par monsieur ROMIEU. En décembre 2009, elles furent redorées. Les béquilles du clocher datent de 1718, elles furent placées pour soutenir l’édifice qui risquait de s’effondrer.
Pendant les guerres de religion, le trésor de l’église Sainte Catherine était disposé dans les caves très solidement fermées. Les administrateurs de l’hôpital y tenaient leurs assemblées (lettres patentes de 1743), les autres pièces étaient occupées par les vicaires. Le musée du clocher fut inauguré en 1959.
L’église Sainte Catherine domine de tout son clocher juste à l’aplomb du vieux port.
Eglise Sainte Catherine (images 35, 38)
Autrefois surnommée Sainte Catherine des Bois. La première église Sainte Catherine fut sans doute construite vers le XIIème siècle. Elle fut détruite par les troupes du Duc de Salisbury lors de l’invasion anglaise de 1419. L’église actuelle fut construite à peu près au même emplacement. La première nef est sans doute construite avant 1468, œuvre des charpentiers de marine. En mai 1496, consentement est donné par les seigneurs et dames barons de Roncheville patrons de Saint Etienne et de Sainte Catherine aux paroissiens, habitants et manants dudit lieu de Sainte Catherine de prendre une portion de terre dépendant du presbytère pour agrandir et augmenter l’église dudit lieu et par contre échange les dits habitants cèdent au curé de la paroisse une autre place de terre joignant la précédente et s’obligent à faire mettre et réédifier à leur dépens une maison sur cette place.
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L’église Sainte Catherine est restaurée en 1879 par monsieur NAPLES, architecte et neveu de monsieur MILLET qui avait établi les plans en 1868, puis sous la direction de monsieur VIOLLET LE DUC. La restauration s’achève en 1887. L’église Sainte Catherine est classée monument historique le 3 mai 1870.
Arthème PANNIER en donne la description suivante en 1868 : « L’église Sainte Catherine est un des types les plus curieux qui existent du style ogival fleuri ou flamboyant appliqué à un édifice religieux d’une certaine importance, entièrement construit en bois… Source Ville de Honfleur
Fontaine des Moulières :(image 53, 54, 55)
Cette fontaine, située sur le rond-
Ce métier ô combien difficile et périlleux a disparu progressivement avec le temps pour s’éteindre définitivement en 1977.
Source: Petit Patrimoine
L’exploitation de ce que l’on a appelé le « caillou », la plus grande moulière du Calvados, a démarré dans les années 1870. C’est à l’âge de 7 ans que Julienne Giroux a commencé cette pêche rude et dangereuse : « On partait à l’aviron avec deux pêcheurs jusqu’au ratier. Il y avait bien une heure et demie de route et les femmes devaient ramer comme les hommes, racontait-
Tous les jours, ces mères de famille, souvent nombreuses, faisaient une, voire deux marées. Habillées d’un pantalon (à l’inverse des moulières de Villerville, toujours en robe), elles cueillaient, courbées en deux, pendant trois à six heures, les moules, à l’aide d’une « éthique », un genre de cuillère écrasée, d’une gratte et d’un petit râteau : « Notre panier pesait 25 à 30 kg et on remplissait des sacs de 50 à 80 kg. » Payées au kilo, elles pouvaient ramasser jusqu’à un quintal chaque jour.
Si le gisement du Ratier a connu son apogée durant le premier quart du XXe siècle, son exploitation a décliné, à partir des années 1960, avec la réglementation imposée par les pouvoirs publics, face à la pollution croissante de l’estuaire.
Source Ouest France 02.08.2017
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Canot de sauvetage : la Calypso (image 39)
La municipalité a imaginé une visite des bassins pour mieux explorer la vile au niveau de l’eau : « Une manière de voir Honfleur sous un angle nouveau, à bord d'un ancien baleinier de sauvetage. Visite des bassins avec un commentaire de l'historique de la ville. S'il pleut, ne vous inquiétez pas, il y a des parapluies pour tout le monde. Le Calypso peut embarquer 64 passagers ». Source : Promenade en bateau Honfleur
Depuis le Vieux Bassin, on apercevait au loin, dressé dans le ciel laiteux, le pâle soleil d’une grande roue.
La grande roue ( images 39, 42, 43, 61)
« Vue de loin, la grande roue, installée sur le parking de l’est, pourrait paraître anodine. Cette dernière va pourtant m’emmener au-
Avec ses couronnes surmontant les nacelles, elle a un petit côté rétro plutôt sympathique. « Elle existe depuis quatre, cinq ans environ », commente Aurélien Villette. À l’intérieur des petites cabines, on se sent à l’aise. Il y a de la place pour une famille de six. Une fois que tous les passagers ont pris place, la roue peut démarrer. En quelques secondes, on prend déjà de la hauteur. Le premier tour est rapide, je n’ai pas eu le temps de bien tout observer. Qu’à cela ne tienne, la grande roue va tourner plusieurs fois.
La vue sur le pont de Normandie est sans pareille. Pour encore l’apprécie davantage, la roue fait même un arrêt de quelques secondes au sommet. Je comprends à ce moment-
Source Ouest France 21.07.2017
Il était temps pour nous de regagner notre gîte et récupérer nos havresacs afin d’attraper le car de 15h30 pour Deauville ; nous avions une correspondance pour le train régional jusqu’à Caen. Rue de l’Homme de Bois, la vue plongeait sur l’ancien phare d’Honfleur (image 59) : En 1853, un premier phare dit « phare de l'Hôpital » fut construit en complément du phare de Fatouville. Il remplaça une ancienne tour en bois (appelée « tour à feu ») qui succédait à un simple réverbère installé par l'hydrographe de Gaulle actionné par un ingénieur de la marine (1732-
En 1908, un second phare fut réalisé à l'extinction du phare de Fatouville pour signaler l'entrée ouest du port de Honfleur. Il fut équipé d'un feu à 2 occultations/8 secondes (3 secteurs blancs, 2 secteurs rouges et un secteur vert). En 1933, il fut électrifié et modifié en feu à 2 occultations/12 secondes (secteurs colorés : 3 blancs, 2 rouges, 1 vert). Il est éteint durant la guerre et rallumé en 1951.
Un nouveau phare (image 60) :
Le phare de Honfleur a été légèrement modifié après la guerre, lors de la construction de la route. C'est maintenant une tour carrée blanche en maçonnerie de pierres apparentes, corniche et chaînage d'angle en pierre de taille de granit de Cherbourg. Elle est rehaussée de la lanterne verte et l'appareillage provenant de l'ancien phare de l'Hôpital. Elle est équipée d'un feu à 3 éclats/12 secondes (secteurs colorés blancs, rouges, verts). Un feu rouge, présent sur la jetée, complète la signalisation…
En montant dans le car, nous eûmes une dernière vision sur un des plus grands ponts du monde de plus de 2 km de long. C’est lui, le Pont de Normandie qui avait succédé à celui de Tancarville et qui, lors de notre prochaine marche, devait nous permettre de franchir le vaste estuaire de la Seine pour remonter vers le Nord Est en poursuivant sur le Sentier des Douaniers.
Nous espérions trouver à Caen le courrier de Jefke Van de Kerkhof qui devait confirmer notre nouvelle mission. Elle devait commencer par l’exploration de la grande cité portuaire du Havre, Porte Océane, patrie de l’illustre Charles Alexandre Lesueur naturaliste, artiste graphiste, et grand explorateur qui s’embarqua un jour de 1754 comme aide-
Il nous tardait de repartir .
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