Le grand Trek (résumé)
La longue marche reprit au Nord d’Heilsberg. Ils échouèrent un soir dans un village qui avait essuyé les exactions des nouveaux vainqueurs. Pillages, viols et même meurtre étaient devenus le lot d’une population terrorisée. Arrivé à Gumbinnen, leur situation s’améliora sensiblement: les Kriegsgefangenen eurent enfin l’impression qu’ils étaient pris en compte. Correctement nourris, lls étaient logés dans un ensemble de blocs de 5 à 6 étages sorte de HLM qui constituaient un immense casernement sous la responsabilité de l’Armée Rouge. Ils commencèrent à établir des relations un peu plus sympathiques avec certains officiers russes qui allèrent même jusqu’à les inviter à un spectacle musicale destiné aux troupes. Mais toujours plus de prisonniers français affluaient qui allaient servir de monnaie d’échange dans les transactions entre allliés. Le moment de leur rapatriement se précisait …
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Le "Bon départ"
Le 28 Juin 1945 en effet, après un séjour de plus d’un mois à Gummbinnen, ils reformèrent une nouvelle et interminable colonne pour regagner Innsterburg, l ' ancien Q.G. fortifié du Führer! Si la perspective de retraverser à pied toute la Prusse Orientale semblait écartée, ils n’en demeuraient pas moins inquiets sur leur future destination. Déjà certains convois étaient partis pour Mourmansk et d ' autres pour Odessa. Allaient-
Toute la nuit se passerait en manoeuvres diverses, en cahots incompréhensibles accompagnés de coups de sifflet stridents, comme si ce train hésitait dans cette confusion générale à prendre une quelconque direction. Ils en avaient la perception qu’un monstrueux aimant s’acharnait à retarder notre départ...
Au petit matin, toutefois, brisés de fatigue, alors qu’ils commençaient à sombrer dans un profond sommeil, un long frémissement agita enfin le convoi qui lentement s 'ébranla.
Quelqu'un, dans l'ombre, avait craqué une allumette. Mathieu put entrevoir l’expression d'intense gravité empreinte sur les visages émaciés de ses camarades, les mains des deux frères se soudèrent. Ils réalisèrent alors, sans échanger le moindre mot , que cette fois-
Dans l’aube grise qui filtrait par les lucarnes , ils avaient du mal à déchiffrer le nom des stations qui défilaient. Ils se rendirent compte qu’ils avaient bifurqué. Ce n'était plus vers Königsberg qu’ils se dirigeait mais vers le Sud-
La Tannière du loup à Rastenburg