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Ipona ne se sentit pas l’âme de mentir à la vieille femme :
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A ces mots, Ipona ne put s’empêcher de retenir ses larmes :
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La vieille se mit à trembler.
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Plus tard, Ipona finit par s’endormir sans avoir pu obtenir d’autres informations sur les petits pensionnaires blonds qui moisissaient sans doute quelque part dans une cellule tout près d’ici. Elle espérait que Jacquouilles et ses deux frères aient pu recueillir des indices de leur côté
Mais dans l’autre dortoir, les autres pèlerins repus et soûlés par le cidre généreux des moines avaient tous sombré dans un profond sommeil après une longue journée de marche. Aucune conversation intéressante ne fut donc possible. Les trois jeunes hommes durent se résoudre à attendre le lendemain et tenter de trouver le sommeil.
Galfand, du haut de son observatoire, observait avec inquiétude le campement des soudards où se relayaient les sentinelles pour alimenter un grand feu. Il avait reconnu Bertrand qui s’élançait à cheval sur la route de Sartlleo et cela l’avait passablement refroidi. Il espérait seulement que Bertrand ne s’était pas aperçu de la présence de louviers parmi le groupe de pèlerins. De toutes façons, avec la présence d’autant de soldats, il valait mieux ne rien faire.
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Abbaye de la Lucerne -
Il devait lui aussi se contenter d’attendre l’aube dans l’attente d’un quelconque signe de Tola et de ses compagnons …
Dans la nuit, Tola et Cello furent d’abord réveillés par la cloche des vigiles. Leurs compagnons de dortoir ronflaient à pleins poumons. Ils réussirent toutefois à se rendormir malgré l’intense chaleur qui stagnait sous les toits. Puis, ils furent de nouveau réveillés par la sonnerie des laudes. Cette fois ils ne retrouvèrent plus le sommeil avant les primes et commencèrent à s’entretenir à voix basse sur la meilleure façon de se renseigner sur la situation des enfants sans trop éveiller de soupçons. Ils pensaient pouvoir se mêler aux frères lais à qui l’on permettait de circuler davantage dans toute l’abbaye. Ils hésitaient à rester groupés où bien plutôt à tenter leur chance chacun de leur côté.
A bout d’un moment le frère lais chargé des cuisines vint les chercher pour les prévenir qu’on allait leur servir du lait chaud accompagné d’une morceau de pain, en bas dans le réfectoire, juste après le benedicite. Cette fois tous leurs compagnons de nuitée se décidèrent à se mettre debout embrumés par une légère gueule de bois. Ce fut un roulement dans l’escalier des lourds brodequins de bois qui descendaient bruyamment l’escaliers vers les cuisines.
Ipona que les garçons retrouvèrent au réfectoire s’étonnait de la rusticité dans laquelle on accueillait les pèlerins. Habituellement, pour les bûcherons du village des loups, le repas du matin était le plus copieux. Dame, il en fallait des forces pour s’en aller abattre des troncs gros comme des barriques. Fromages, laitages, cochonnailles, cidre et liqueurs, pain bis, pommes rien ne manquait sur la table des louviers.