-
A l’autre bout du champ ils aperçurent alors Le pitancier furieux et ses acolytes sortir du cellier à la recherche du novice.
-
Sans réfléchir davantage, les enfants se plongèrent dans l’eau glacée du bassin dans l’espoir insensé de réussir leur évasion …
L’homme se saisit d’un large fichu qui le couvrait pour se protéger des ardeurs du soleil, le trempa à plusieurs reprise dans l’abreuvoir et s’en alla porter secours à ses congénères qui se demandaient bien par qui ils avaient été attaqués de la sorte …
L’homme revint un peu plus tard avec une brassée de roseaux qu’il avait été cueillir dans l’étang et dont il avait en un tournemain ôté la moelle pour permettre aux enfants de respirer dans le lavoir sans trop se faire voir.
A ce moment retentit la cloche qui signifiait la fin des vêpres. Tout ce temps-
Il se précipita à l’extérieur vers le verger pour scruter le champ. Il vit bien les trois frères lais qui se reposaient à l’ombre d’un pommier.
-
-
Par miracle, il n’aperçut pas dans le bassin les enfants qui retenaient leur respiration. Il savait ce côté de la maison bien gardé. A ce moment, on heurta la porte du chapitre. C’était le prieur qui s’étonnait que cette huis resta fermée. Il se précipita à l’intérieur pour leur ouvrir le lourd battant, laissant passer le cortège.
Il prit d’abord le parti de tenir sa langue. Mais lorsque Tancrède passa devant lui en le repoussant d’un geste du bras pour lui faire comprendre que sa présence parmi les moines était à peine tolérée dans la salle du conseil, Crotoy lui montra la cotte d’Alrun. L’abbé comprit tout de suite que le capitaine avait retrouvé la trace des évadés. Mais il dut s’effacer pour laisser passer l’évêque.
Sortant dans le cloître le pontife s’apprêtait à rejoindre le réfectoire où le préchantre assisté du maître des novices devaient regrouper les enfants pour leur présentation. A cet effet, le pitancier avait rassemblé dans de grandes corbeilles des brioches que l’évêque leur distribuerait après les avoir bénies. Crotoy voulait s’assurer que ses petites victimes seraient bien présentes et suffisamment abruties par l’infusion de pavot et les gâteaux au chanvre que leur avait préparés le frère apothicaire. C’est alors qu’il vit venir à lui, venant du cellier, le gros moine tout rouge et tout essoufflé.
-
-
-
-
-
-
-
-
Le frère pitancier tomba à genoux redoutant sa pénitence…
-